La bibliomancie est l’une des nombreuses pratiques de divination que l’on trouve dans le monde. Mais cette divination n’a pas pour vocation de délivrer un message concernant l’avenir mais elle agit plutôt comme un conseil.
Elle implique l’utilisation de livres, généralement des textes sacrés, comme méthode pour trouver des conseils. Il existe bien évidemment de nombreuses techniques de bibliomancie, et le système de croyances du pratiquant détermine souvent la manière dont les résultats sont interprétés.
La bibliomancie dans les textes sacrés
Dans de nombreuses cultures, les textes sacrés sont fréquemment utilisés comme moyens de divination. La Bible, le Coran et le Yi King ont tous été utilisés dans des rituels de bibliomancie, mais cette pratique remonte peut-être à plus loin. La bibliomancie était pratiquée par les Grecs et les Romains de l’époque classique, même s’ils ne la nommait pas de la même manière.
Les Romains avaient une technique de divination appelée Sortes Homericae, qui consistait à tirer un passage ou une phrase au hasard dans un livre.
Les Sortes Homericae étaient basées sur les écrits d’Homère, tandis que les Sortes Vergilianae s’inspiraient des poèmes de Virgile. Les moines chrétiens ont par la suite adopté cette technique et l’ont utilisée pour mener les Sortes Sanctorum, qui cherchaient des conseils des saints hommes dans les évangiles.
L’art de la bibliomancie s’est développé en Iran et en Turquie au cours du XVIe siècle. Pour nombre d’entre eux, les réponses divinatoires que recherchait l’aristocratie se trouvaient dans le Falnama, ou Livre des Omens. Ce recueil de peintures figuratives, de textes et de remèdes magiques était utilisé pour prévoir l’avenir en posant une question, ouvrir le livre au hasard et interpréter les symboles qui apparaissent sur la page.
La bibliomancie dans la culture populaire
La bibliomancie a joué un rôle important dans les thèmes de nombreuses œuvres de fiction notables. Dans Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick (excellent série d’ailleurs), un des personnages principaux utilisent régulièrement le Yi King pour obtenir des conseils. En fait, Dick lui-même l’a consulté pour s’inspirer pendant l’écriture du roman.
Jules Verne lui même en fait mention dans un de ses livres « Michel Strogoff« .
L’émir fit alors un geste devant lequel se courba toute la foule. Puis, il désigna de la main le Coran, qui lui fut apporté. Il ouvrit le livre sacré et posa son doigt sur une des pages. C’était le hasard, ou plutôt, dans la pensée de ces Orientaux, Dieu même qui allait décider du sort de Michel Strogoff.
Certaines personnes utilisent la littérature pour leur divination. Pensez un instant à la sagesse contenue dans les œuvres de Boileau ou de Victor Hugo. Imaginez les thèmes et les idées puissants de votre série de livres fantastiques préférée. Harry Potter ou Le Seigneur des anneaux pourraient-ils détenir la solution à votre problème ? Vous vous posez peut-être des questions sur votre vie amoureuse et Baudelaire, Verlaine ou Musset vous aident à trouver une réponse. Séduisante idée n’est-ce pas ?
La technique est simple :
- Vous pensez à une question
- Prenez un livre qui vous tient à coeur
- Ouvrez une page au hasard et pointez une ligne avec votre doigt
Même si la réponse est farfelue au premier abord, peut-être faut il en retenir une morale ?
Comme : La réponse n’est pas dans ce livre mais en toi.
Quoi qu’il en soit, cette pratique peut être utile dans le développement personnel et vous mettre face à des réponses qui peuvent vous questionner. Par ailleurs, mettre une touche magique, d’un curieux hasard ou le fruit d’une synchronicité, n’est pas interdit dans la quête de sens…
Et les livres, même si ils ne répondent pas précisément à votre question, pourront peut-être vous questionner sur votre propre roman intérieur.
