Étroitement lié spirituellement aux animaux et pas seulement, l’homme se questionne sur ces êtres vivants doués de sensibilité avec lesquels il partage tout un éco-système. Depuis des millénaires, il s’interroge et enrichit la science au fil des siècles de nouveaux rapports scientifiques. En 2012 un manifeste intitulé “Déclaration de Cambridge sur la Conscience” énonce:
“…une convergence de preuves indique que les animaux non humains disposent des substrats neuro-anatomiques, neurochimiques et neurophysiologiques des états conscients ainsi que la capacité d’exprimer des comportements intentionnels…”.
Alors la question que certains se posent, peut-on en déduire que les animaux possèdent des formes de consciences qui se rapprochent de l’homme sans pour autant en être identiques ?
C’est ce que nous allons essayer de comprendre dans cet article.
La conscience chez les animaux
Avant d’aller plus loin dans notre “investigation” sur le sujet, lorsque j’emploie le terme animal ou animaux, cela comprend la diversité des espèces vertébrées et invertébrées. Comme nous le verrons, les consciences semblent différentes d’une espèce à l’autre. Souvent lorsqu’il s’agit de conscience animale, c’est d’émotions, de métacognition (la capacité d’évaluer ses propres processus cognitifs), de gestion du passé et du futur et de relation homme-animal dont parlent les scientifiques. Mais ce qui nous intéresse tout particulièrement ici est plus précisément la conscience de la mort et les rites funéraires que pratiquent certains animaux.
Les animaux face à la mort
Depuis un certain nombre d’années, des comportements ont pu être constatés chez les animaux pouvant être assimilés à des rites funéraires. L’être humain ne serait-il donc plus le seul à avoir conscience de la vie et donc de la mort ?
Les mammifères
A l’animal dont nous pensons tous lorsque nous évoquons les rites funéraires pratiqués par les animaux est, bien évidemment, l’éléphant. Nous avons tous entendu parler du mythique cimetière des éléphants qui semblerait être une légende sortie tout droit de l’imagination d’explorateurs du XIXème siècle. Quoi qu’il en soit, même s’il n’existe pas de lieux où les pachydermes iraient mourir, il semble que les éléphants ont bien conscience de la disparition d’un de leurs semblables.
C’est à l’état sauvage en Afrique que des rites ont pu être ainsi observés comme au Kenya où des hommes ont assisté à un rituel des plus émouvants. Au sein d’un groupe, une matriarche souffrante à qui tour à tour des membres venaient lui rendre visite, la caressaient du bout de la trompe et des pattes. Et ainsi jusqu’à son dernier souffle. Puis durant quelques jours après sa mort, comme dans une sorte de procession, les membres du groupe venaient lui rendre un dernier hommage. En Inde cette fois un autre rituel bouleversant où un groupe d’éléphants formait une sorte de cortège funéraire avec à sa tête une mère portant le corps de son éléphanteau sans vie.
Chez les primates également des comportements semblables ont été constatés que ce soit à l’état sauvage ou même dans des zoos. Il n’est pas rare de voir également des gorilles assis auprès d’un cadavre, la tête penchée comme s’ils se recueillaient.
Chez les animaux marins tels que des baleines et des dauphins…lorsqu’un congénère décède, des danses et des chants sont pratiqués.
Les oiseaux
Il a été observé aussi chez les oiseaux comme chez la pie canadienne, des individus qui dansent et chantent autour de la dépouille de l’un des leurs. D’autres qui déposent autour du corps du défunt des brindilles d’herbes. Chez les oies qui forment souvent un couple pour la vie, lorsque l’un d’entre eux meurt, l’autre ne s’alimente plus.
Et les autres ?
Et qu’en est-il des abeilles ? des araignées ? des serpents ? des fourmis ? etc.
En ce qui concerne les abeilles et les fourmis, elles pratiqueraient plus des mesures sanitaires comme jeter hors de la ruche les individus morts ou pour les fourmis les enterrer voire les manger. Il semblerait selon des chercheurs que la notion de deuil apparaît chez des espèces animales avec une espérance de vie relative longue et une reproduction plus rare et tardive. Le lien maternel semble avoir son importance et permettrait de créer des liens plus forts.
Nos animaux de compagnie
Quant à nos animaux de compagnie, je pense que nous avons tous été témoins de scène aussi frappantes qu’attendrissantes. Un chat qui se roule sur la tombe d’un de ses compagnons. Un autre qui se rend durant des années sur la tombe de son maître. Un chien qui se laisse mourir de faim lorsque son maître décède…
Certains humains voient dans ces rites une sorte d’anthropomorphisme, d’autres doutent toujours de la présence d’une conscience chez l’animal et d’autres encore de celle de la mort.
Et vous qu’en pensez-vous ?